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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/330

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certaine prédilection des dieux ; et nous disons qu’il est très juste que celui que le sort a désigné commande, et que celui que le sort a rejeté obéisse.

CLINIAS.

Rien de plus vrai.

[690d] L’ATHÉNIEN.

Eh bien, pourrions-nous dire en badinant à ceux qui se chargent facilement de faire des lois, Vois-tu, législateur, combien sont différentes les maximes sur lesquelles repose le droit de commander, et combien elles sont opposées entre elles ? Nous venons de découvrir là une source de séditions à laquelle il faut que tu trouves remède. Considère d’abord avec nous quelles fautes les rois d’Argos et de Messène firent contre les principes que nous venons d’établir, et comment ces fautes entraînèrent leur ruine, et celle des affaires de la Grèce, [690e] alors très florissantes. Ne se perdirent-ils point pour n’avoir pas connu la vérité de ce beau mot d’Hésiode[1] : Souvent la moitié est plus que le tout ? Hésiode pensait sans doute que lorsqu’il y a du danger à prendre le tout, et que la moitié suffit, ce qui suffit est plus que ce qui excède, puisqu’il vaut mieux.

  1. Les Œuvres et les Jours, v. 40.