Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/337

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Voilà, Mégille et Clinias, ce qui me paraît répréhensible dans les anciens législateurs et hommes d’État, et dans ceux de nos jours. Je suis entré dans ce détail, afin que la connaissance de leurs fautes [693b] nous fît découvrir quelle autre route il fallait suivre : par exemple, nous venons de dire qu’on ne doit jamais établir d’autorité trop puissante et qui ne soit point tempérée ; et ce qui nous fait penser de la sorte, c’est qu’il importe à un État d’être libre, éclairé, uni, et que ces grands objets doivent diriger l’esprit du législateur. Au reste, ne soyons pas surpris si déjà plusieurs fois nous avons dit qu’il fallait que le législateur eût en vue dans ses lois [693c] ceci ou cela, quoique tout cela ne paraisse pas toujours la même chose ; faisons plutôt réflexion que quand nous disons qu’il doit porter ses regards tantôt vers la tempérance, tantôt vers les lumières, tantôt vers la concorde, ce ne sont pas des buts différents, mais un même et unique but. Ainsi lorsque nous userons de plusieurs autres expressions semblables, que cela ne vous trouble point.

CLINIAS.

Nous serons sur nos gardes, en comparant ces expressions avec le reste du discours. Expli-