Aller au contenu

Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/370

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

raient de la sorte, s’accoutumeraient à fuir devant des cerfs. Outre cela, les États qui doivent leur puissance à la marine ne peuvent à la fois honorer ce qui les sauve et ce qui le mérite le mieux ; car lorsque ce qui les sauve, ce sont des pilotes, des chefs de rameurs et des rameurs eux-mêmes, [707b] tous gens ramassés de côté et d’autre, et qui ne valent pas grand’chose, il est impossible de faire une bonne distribution des honneurs ; et pourtant où cela manque, quel bon gouvernement pourrait-il y avoir ?

CLINIAS.

Cela est impossible. Nous disons néanmoins, nous autres Crétois, que ce qui sauva la Grèce fut le combat naval qui se donna entre les Grecs et les Barbares auprès de Salamine.

L’ATHÉNIEN.

Et la plupart des Grecs et des Barbares [707c] disent la même chose ; mais, pour Mégille et moi, nous disons que la victoire remportée à Marathon commença le salut de la Grèce, et que celle de Platée le consomma ; que ces combats de terre servirent à rendre les Grecs meilleurs, et qu’il n’en fut pas ainsi des batailles navales ; et je le dis de celles même qui contribuèrent alors à notre délivrance, et je joins à celle de Salamine l’autre qui se donna auprès d’Artémise. [707d] Car c’est