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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/372

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son territoire puisse les nourrir ? Apparemment que vous n’admettrez pas sans exception tous les Grecs qui se présenteront, quoique je voie en ce pays des gens d’Argos, d’Égine [708a] et de différents endroits de la Grèce. Dis-moi, maintenant, d’où tirerez-vous la nouvelle colonie ?

CLINIAS.

Je pense qu’on la tirera de toute la Crète : à l’égard des autres Grecs, il me paraît qu’on recevra par préférence ceux qui viendront du Péloponnèse ; car, comme tu viens de le dire, nous avons parmi nous des gens d’Argos ; et les habitant de Gortyne, venus d’une ville du Péloponnèse qui porte le même nom, sont les plus renommés d’entre les Crétois.

[708b] L’ATHÉNIEN.

Les choses étant ainsi, nous ne trouverons pas dans l’établissement projeté les mêmes facilités que si la transplantation des colons se fût faite à la manière des essaims ; je veux dire si, tous, enfants du même pays, s’étaient séparés de leurs concitoyens de bonne grâce de part et d’autre, à cause des limites trop resserrées de leur terre natale, ou pour d’autres inconvénients semblables. Les divisions politiques produisent aussi quelquefois le même effet, et une partie des citoyens se voit réduite à aller s’établir ailleurs.