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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/374

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gislation et la fondation des villes sont encore ce qu’il y a de plus favorable pour rendre les hommes vertueux.

CLINIAS.

Je le crois. Je te prie cependant de m’expliquer plus clairement ce qui te fait parler de la sorte.

[708e] L’ATHÉNIEN.

Mon cher Clinias, je me vois dans le cas de mêler des choses désavantageuses dans l’éloge et dans l’examen que je fais du législateur. Mais si je n’en dis rien qui ne soit à propos, je ne dois point appréhender de reproches. Après tout, pourquoi m’inquiéter à ce sujet ? C’est le sort de presque toutes les choses d’ici-bas.

CLINAS.

Qui te fait tenir ce langage ?

[709a] L’ATHÉNIEN.

J’étais sur le point de dire qu’à parler proprement, nul homme ne fait les lois, et qu’en toutes choses nos législateurs sont les circonstances et les divers évènements de la vie. Tantôt c’est une guerre violente qui renverse les États et introduit des changements dans leur constitution ; tantôt l’extrême pauvreté produit le même effet. Souvent aussi les maladies obligent à faire bien des innovations, comme lorsqu’il survient des pestes, ou que les saisons se dérangent