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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/379

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CLINIAS.

Quoi ! il ne faut, selon toi, rien de plus pour cela qu’un tyran jeune, tempérant, doué de pénétration, de mémoire, de courage, de nobles sentiments ?

L’ATHÉNIEN.

Ajoute, heureux en cela seul, que sous son règne il paraisse quelque grand législateur, et qu’un heureux hasard [710d] les réunisse. Lorsque cela arrive, Dieu a fait presque tout ce qu’il peut faire quand il veut rendre un État parfaitement heureux. La seconde chance d’une bonne législation est lorsqu’il se trouve deux chefs tels que celui que j’ai dépeint ; la troisième, lorsqu’il y en a trois ; en un mot, la difficulté de l’entreprise croît avec le nombre de ceux qui gouvernent ; et au contraire, plus ce nombre est petit, plus elle est facile.

CLINIAS.

Ainsi tu prétends que la plus favorable position d’un État pour passer à un gouvernement excellent, est la tyrannie, lorsque le tyran est modéré, et secondé par un législateur habile ; et que jamais passage ne peut être ni plus prompt ni plus facile ; [710e] qu’après celle-ci c’est l’oligarchie, et enfin la démocratie. N’est-ce pas ainsi que tu l’entends ?