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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/407

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jusqu’à trente-cinq. Chacun fera réflexion que la nature humaine participe en un certain sens de l’immortalité, à laquelle tout homme [721c] aspire naturellement ; car c’est là le fond de l’amour de la gloire et du désir de ne pas demeurer dans l’oubli après sa mort. Le genre humain est contemporain des siècles ; l’homme accompagne et accompagnera le temps dans sa course ; il trompe la mort en laissant après lui des enfants qui en laissent à leur tour et rendent l’espèce immortelle, une et identique à elle-même, par la succession perpétuelle des générations. C’est donc un crime à tout homme de se priver volontairement de cet avantage ; et c’est consentir à s’en priver, que de refuser de prendre une femme et d’avoir des enfants. [721d] Ainsi celui qui se conformera à la loi n’aura rien à craindre pour soi ; mais quiconque y sera rebelle, et n’aura point encore pris d’engagement à l’âge de trente cinq ans, paiera chaque année telle ou telle somme, afin qu’il ne s’imagine pas que le célibat soit un état commode et avantageux ; et il n’aura non plus aucune part aux honneurs que la jeunesse rend chez nous à ceux d’un âge plus avancé. Sur ce modèle, on peut juger s’il vaut mieux s’attacher à la méthode double, [721e] en proposant le plus brièvement qu’il sera possible les