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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/430

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la première, de sa nature, est nécessairement plus agréable, la seconde plus fâcheuse, et que celui qui veut être heureux ne peut volontairement embrasser la vie déréglée. D’où il suit évidemment, si ce que nous venons de dire est vrai, que tout homme ne s’abandonne au désordre que malgré lui, et que c’est l’ignorance ou la violence des passions, ou l’une et l’autre à la fois, qui emportent la plupart des hommes loin des règles que prescrit la tempérance. Il en faut dire autant à l’égard de la santé et de la maladie. Elles ont chacune leurs plaisirs et leurs peines ; mais dans la santé les plaisirs surpassent les peines, et dans la maladie les peines surpassent les plaisirs. Or ce qui détermine noire choix, ce n’est pas le plus de peine ; au contraire, où il y en a moins, là nous jugeons qu’est la vie la plus agréable. Ce qu’est la vie tempérante vis-à-vis de celle de dérèglement, la vie de l’homme éclairé et courageux Test relativement à celle du lâche et du fou ; si elle a des plaisirs et des peines moins vifs et moins nombreux que l’autre, elle l’emporte du côté du plaisir, tandis que l’autre l’emporte du côté de la peine. Par conséquent la vie du courageux vaut mieux que celle du lâche, la vie de l’homme éclairé mieux que celle de l’insensé, et nous