Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/520

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L’ATHÉNIEN

Ne dit-on pas aussi d’un autre côté qu’une âme esclave n’est capable de rien de bon, et qu’un homme sensé ne s’y fiera jamais ? C’est ce que le plus sage des poètes nous donne à entendre, lorsqu’il dit que [777a]

Jupiter prive de la moitié de leur intelligence Ceux qui tombent dans l’esclavage[1].

Suivant qu’ils partagent l’un ou l’autre de ces sentiments contraires, les uns ne se fiant nullement à leurs esclaves, les traitent comme des bêtes féroces, et, à force de coups de fouet et d’étrivières, rendent leur âme non-seulement trois fois, mais vingt fois plus esclave : les autres tiennent une conduite tout opposée.

MIÉGILLE.

Cela est vrai.

CLINIAS.

[777b] Mais puisque les hommes pensent et agissent si diversement à cet égard, quel parti faut-il que nous prenions, étranger, dans notre nouvelle colonie par rapport à l’acquisition des esclaves et à la façon de les gouverner ?

  1. Odyss., XVII, 332.