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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/709

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concourent à l’éducation de la jeunesse. A l’égard de la chasse et des autres exercices semblables, , il faut les envisager sous le même point de vue. Car il me paraît que la fonction du législateur exige de lui plus que de dresser des lois ; qu’il n’est point quitte de tout quand il a rempli cet objet ; et qu’outre la loi, il y a quelque chose qui tient le milieu entre la loi et la simple instruction. Nous [822e] en avons souvent vu la preuve dans le cours de cet entretien, surtout en ce que nous avons dit de l’éducation des enfans dès le plus bas âge. Ce ne sont pas là, disons-nous, des choses qu’il convienne d’ordonner ; et si on en parle, il y aurait de la folie à regarder ce qu’on en dit comme autant de lois. Supposé néanmoins que le législateur écrive ses lois et dresse son plan de gouvernement sur le modèle du nôtre, l’éloge du citoyen vertueux ne serait pas complet, si on le louait uniquement sur ce qu’il est exact observateur des lois et parfaitement soumis à ce qu’elles ordonnent : celui-là sera bien plus accompli, qui le louera d’avoir mené une vie irréprochable, se conformant aux vues du législateur non seulement en tout ce qu’il ordonne, mais en tout ce qu’il blâme [823a] ou approuve. Voilà le plus bel éloge qu’on puisse faire d’un citoyen : le vrai législateur ne doit point se borner à faire des lois ; il faut qu’il y entremêle des conseils sur