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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/716

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sir, et d’une abondance des choses nécessaires à la vie, que Ton chercherait en vain dans tous les États qui subsistent aujourd’hui; et que nous voulons quelle soit aussi heureuse que peut l’être un seul homme. Or pour vivre heureux il faut deux choses : l’une, ne commettre aucune injustice envers personne; l’autre, n’être point exposé à en recevoir de la part d’autrui. Il n’est pas difficile de s’assurer de la première ; mais il l’est infiniment d’acquérir une garantie suffisante contre toute injure; il n’est possible d’y parvenir parfaitement que par une parfaite probité. Il en est de même par rapport à la république : si elle est vertueuse, elle jouira d’une paix inaltérable : si elle est corrompue, elle aura la guerre au dedans et au dehors. Les choses étant ainsi pour l’ordinaire, ce n’est point dans la guerre que les citoyens doivent faire l’apprentissage des armes, mais en temps de paix. C’est pourquoi il est nécessaire que, dans un État sagement gouverné, les habitans se livrent aux exercices militaires au moins un jour chaque mois, et davantage si les magistrats le jugent à propos, sans en être empêchés ni par le froid, ni par le chaud, tantôt tous ensemble, eux, leurs femmes et leurs enfans, lorsque les magistrats trouveront bon de les mener en corps à ces exercices, tantôt par parties. Il faudra toujours que les sacrifices soient