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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/744

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L’ATHÉNIEN.

Quoi donc ! pour remporter le prix de la lutte, de la course, et d’autres exercices semblables, ces athlètes ont eu le courage de se refuser à des voluptés en qui la plupart font consister le bonheur : et nos élèves ne pourront maîtriser leurs désirs en vue d’une victoire mille fois plus belle, que nous peindrons à leurs yeux dès leur enfance comme la plus glorieuse de toutes, dans nos discours nos maximes et nos chants, et dont nous réussirons sans doute à leur faire goûter les charmes ?

CLINIAS.

Quelle victoire ?

L’ATHÉNIEN.

Celle qu’on remporte sur les plaisirs, victoire à laquelle est attaché le bonheur de la vie, comme au contraire le malheur est attaché à la défaite. Outre cela, la crainte de commettre une action illicite à tous égards, n’aura-t-elle point assez de force pour les faire triompher de ces mêmes penchans, que d’autres avec moins de vertus qu’eux ont surmontés ?

CLINIAS.

Cela doit être.

L’ATHÉNIEN.

Puisque nous en sommes venus jusque-là sur cette loi, et que la corruption générale nous a jetés dans l’embarras à ce sujet ; je dis que nous ne devons plus balancer un moment à