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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/746

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CLINIAS.

Mais encore quelle est-elle ?

L’ATHÉNIEN.

c’est d’affaiblir en eux, autant qu’il est possible, la force de la volupté, en détournant ailleurs par la fatigue du corps ce qui la nourrit et l’entretient : cela réussira infailliblement, à moins que dans l’usage des plaisirs ils n’aient perdu tout sentiment de pudeur. En effet, si la honte ne leur permet que rarement cet usage, la volupté exercera sur eux par cela même un plus faible empire. La loi déclarera donc que l’honnêteté veut qu’on se cache pour faire de telles actions et qu’il est infâme de les commettre au grand jour, s’appuyant sur la coutume et la loi non écrite qui prescrivent la même chose ; mais sans ordonner de s’en abstenir entièrement. Ainsi, à ce degré inférieur de moralité, établissons une loi moins parfaite, qui, des trois classes de citoyens qu’elle embrasse, contiendra par la force dans le devoir la troisième, c’est-à-dire, celle des hommes corrompus et incapables de se vaincre eux-mêmes, ainsi que nous les appelons.

CLINIAS.

Quelles sont les deux autres classes ?

L’ATHÉNIEN.

L’une se compose des citoyens pieux et jaloux du véritable honneur ; l’autre de ceux