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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/749

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difficile d’en imaginer une; mais je pense en même temps qu’elle ne nous serait pas d’une grande utilité, les choses étant assez bien réglées maintenant à cet égard.

Il est dans l’ordre d’expliquer à présent d’où et comment nos citoyens tireront leur subsistance. Les autres cités ont besoin pour vivre de mille choses qu’elles font venir d’une infinité d’endroits, de deux fois plus d’endroits au moins qu’il ne nous en faudrait. La plupart des Grecs tirent leur nourriture de la mer et de la terre, au lieu que la terre seule fournira à l’entretien de nos habitans; ce qui abrège de beaucoup l’ouvrage du législateur : car, non seulement la moitié moins des lois qui sont nécessaires ailleurs, mais même un plus petit nombre, et encore des lois plus convenables à des personnes libres, rempliront cet objet. En effet, il est débarrassé de presque tout cet attirail de lois qui concernent les patrons de vaisseaux, les trafiquans, les marchands, les hôtelleries, les douanes, les mines, les prêts, les intérêts usuraires, et mille autres choses semblables. Le législateur d’une cité telle que la nôtre passant tout cela sous silence, se bornera à donner des lois aux laboureurs, aux pâtres, à ceux qui élèvent des abeilles, qui sont à la tête des magasins où se déposent les productions de ces arts, ou qui en