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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/843

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aux prières de leurs parens, après avoir vu et suivi avec le plaisir naturel à leur âge, les cérémonies dont les sacrifices sont accompagnés, lorsque leurs parens offraient des victimes aux dieux avec la plus ardente piété, pour eux-mêmes et pour leurs enfans, et que leurs vœux et leurs supplications s’adressaient à ces mêmes dieux, d’une manière qui montrait combien était intime en eux la persuasion de leur existence ; eux qui savent ou qui voient de leurs yeux que les Grecs et tous les étrangers se prosternent et adorent les dieux au lever et au coucher du soleil et de la lune, dans toutes les situations heureuses ou malheureuses de leur vie, ce qui montre combien, loin de nier l’existence des dieux j tous ces peuples en sont convaincus, combien ils sont même éloignés d’en douter ; et maintenant au mépris de tant de leçons, sans avoir un seul motif raisonnable au jugement de tous ceux qui ont le bon sens le plus borné ; ils nous forcent à tenir le langage que nous leur tenons ! Qui pourrait consentir à instruire doucement de pareilles gens, et recommencer à leur enseigner qu’il existe des dieux ? Il faut toutefois essayer de leur parler de sang-froid, afin qu’il ne soit pas dit que parmi nous autres hommes, tandis que l’ivresse des passions fait déraisonner les uns, les autres déraisonnent aussi par l’indigna-