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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/856

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comme vous, que je voie, en un mot, ce qui en est, et que, si je juge que vous puissiez passer, je vous appelle et vous serve de guide à raison de mon expérience ; qu’au contraire, si le gué me paraît impraticable, je prenne sur moi le danger de l’essai : je ne vous proposerais rien que de raisonnable. Or, c’est le cas où nous sommes. La discussion qu’il s’agit d’instituer est entraînante, et peut-être n’êtes-vous pas assez forts pour vous y engager. Il est à craindre qu’elle ne vous fasse tourner la tête, et ne vous jette dans le plus grand embarras, avec un torrent d’interrogations auxquelles vous n’êtes point exercés à répondre, et que vous souffriez de cette situation pénible qui ne vous convient pas. Voici donc le parti que je crois devoir prendre. Je m’interrogerai d’abord moi-même et je répondrai : cependant vous écouterez en toute sûreté. Je poursuivrai toute cette dispute jusqu’à ce que je sois arrivé à ce que je veux démontrer, que l’ame est plus ancienne que le corps.

CLINIAS.

Je trouve cet expédient admirable : exécute la chose comme tu viens de dire.

L’ATHÉNIEN.

Si jamais nous avons eu besoin d’invoquer la Divinité, c’est surtout en ce moment : implo-