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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/118

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ALCIBIADE.

Pour moi, Socrate, j'ai cru souvent que c'était une chose commune, et, souvent aussi que c'était une chose fort difficile.

SOCRATE.

Mais, Alcibiade, que cela soit facile ou non, toujours est-il que si nous le savons une fois, nous saurons bientôt quel soin nous devons avoir de nous-mêmes ; et que si nous l'ignorons, nous ne parviendrons jamais à connaître la nature de ce soin.

ALCIBIADE.

Sans difficulté.

[129b] SOCRATE.

Courage donc. Par quel moyen trouverons-nous l'essence absolue des choses ? Par là, nous trouverons bientôt ce que nous sommes nous-mêmes ; et si nous ignorons cette essence, nous nous ignorerons toujours.

ALCIBIADE.

Tu dis vrai.

SOCRATE.

Suis-moi donc bien, je t'en conjure par Jupiter. Avec qui t'entretiens-tu présentement ? Est-ce avec moi ?

ALCIBIADE.

Oui, c'est avec toi.