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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/141

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ALCIBIADE.

Sans doute.

SOCRATE.

Mais, en faisant ainsi, ne ferez-vous pas bien ?

ALCIBIADE.

Certainement.

[134e] SOCRATE.

Si vous faites bien, je veux me rendre garant que vous serez heureux.

ALCIBIADE.

Et tu es un très bon garant, Socrate.

SOCRATE.

Mais si vous faites mal, et si vous vous regardez dans ce qui est sans Dieu et plein de ténèbres, vous ne ferez vraisemblablement que des œuvres de ténèbres, ne vous connaissant pas vous-mêmes.

ALCIBIADE.

Vraisemblablement.

SOCRATE.

Mon cher Alcibiade, représente-toi un homme qui ait le pouvoir de tout faire, et qui n'ait point de jugement ; que doit-on en attendre dans les affaires particulières ou publiques ? Par exemple, qu'un malade ait le pouvoir de faire tout ce qui lui [135a] viendra dans la tête, sans avoir l'esprit médical, et qu'il ait assez d'autorité pour