Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
L'ANONYME.

Cela est vrai.

SOCRATE.

Maintenant, tous les hommes paraissent aimer le gain, tandis qu'auparavant nous ne pouvions trouver personne qui l'aimât. Laquelle de ces deux propositions adopterons-nous pour ne pas nous tromper ?

L'ANONYME.

Pour cela, Socrate, il faut, je pense, bien concevoir [227d] celui qui aime le gain ; et l'idée qu'il faut s'en faire, est, selon moi, celle d'un homme qui croit qu'il peut gagner là où les honnêtes gens ne l'osent pas.

SOCRATE.

Mais, mon très cher, ne vois-tu pas que nous venons de convenir tout à l'heure que gagner, c'est faire quelque profit ?

L'ANONYME.

Qu'en veux-tu conclure ?

SOCRATE.

Et nous sommes aussi convenus que tous les hommes aiment le bien ?

L'ANONYME.

Oui.