Aller au contenu

Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

son âme, pour féconder et développer la leur, par le charme de la sympathie. Où manquait la sympathie, Socrate lui-même ne pouvait rien. Cet instinct mystérieux, dont la source se cache dans des causes placées hors de la volonté de l’homme, ce lien qui unit les cœurs à leur insu et souvent même en dépit d’eux, ce rapport à-la-fois irrésistible et inexplicable, était nécessaire à Socrate pour qu’il pût agir et être utile, et l’amitié était pour lui la condition et l’instrument de toute grande et noble influence. Aussi, à vrai dire, n’avait-il point d’élèves, mais des jeunes gens qui s’attachaient à lui. Il causait et vivait avec eux ; c’était là son enseignement. Cet enseignement se faisait au hasard, à la promenade, aux gymnases, dans les places publiques, partout et toujours et sur toutes choses, improvisé, naïf, varié, plein de vie. Peut-être ne laissait-il pas dans les esprits tel ou tel système déterminé ; mais il leur inculquait d’excellentes habitudes, et ou-