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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/369

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garde que ce n’est pas sur des Cariens[1] que vous faites votre coup d’essai, mais sur vos enfans et sur ceux de vos amis, et craignez qu’on ne puisse vous appliquer le proverbe du potier : Commencer son apprentissage sur une jarre[2]. Dites-nous donc ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire. Voilà, Lysimaque, ce que je te conseille de leur demander ; ne les laisse pas aller qu’ils ne t’aient répondu.

LYSIMAQUE.

Il me paraît, mes amis, que Socrate a raison. [187c] Voyez Nicias, et vous Lachès, si vous voulez satisfaire à toutes ces questions ; car pour Mélésias et moi, ne doutez pas que ce ne soit nous faire un vrai plaisir que de répondre à ce que Socrate demande. J’ai commencé par vous dire qu’en vous appelant à cette délibération, nous avons cru que vous vous seriez déjà occupé de ces matières, d’autant plus que vos enfans ont bientôt, comme les nôtres, l’âge [187d] où il faut songer à leur éducation : si donc il n’y a rien qui vous en empêche, examinez la chose avec

  1. Les Cariens étaient des mercenaires que l’on exposait sans scrupule à la guerre. Voyez le Scholiaste.
  2. La jarre, le tonneau des anciens, était d’argile, et d’un travail assez difficile. Voyez le Scholiaste.