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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/371

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nière, je sais qu’il faut absolument en passer par-là, et que moi-même je n’en serai pas quitte à meilleur compte ; cependant, Lysimaque, je m’y soumets volontiers ; car je ne pense pas que ce soit un mal pour nous, que l’on nous fasse réfléchir aux fautes que nous avons commises [188b] ou à celles que nous pouvons commettre ; loin de là, je suis convaincu qu’un moyen de s’assurer pour l’avenir d’une vie plus sage, c’est de ne pas redouter cette enquête et de la désirer plutôt, selon la maxime de Solon[1], de chercher à s’instruire pendant toute sa vie, et de ne pas croire que la raison viendra d’elle-même avec l’âge. Ainsi, il ne sera pas nouveau ni désagréable pour moi que Socrate me fasse passer à son examen, et je savais presque d’avance que, puisqu’il était ici, il ne serait point question de nos enfans, mais [188c] de nous-mêmes. Pour ma part, je le répète, je ne m’oppose pas à ce que Socrate conduise notre entretien comme bon lui semble ; il ne te reste qu’à savoir les sentimens de Lachès.

LACHÈS.

Mon opinion, sur ces sortes d’entretiens, est simple, Nicias, ou pour mieux dire, elle ne l’est

  1. Voyez PLUT. Vie de Solon. — BRUNGK. Analect. I, 65, et les Rivaux, pag. 212 : Je vieillis en apprenant toujours.