Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/395

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[196c] SOCRATE.

Cela ne mènerait à rien, sans doute, Lachès ; mais prenons garde si Nicias ne pense pas dire réellement quelque chose, ou s’il ne parle que pour soutenir la discussion. Prions-le donc de s’expliquer plus nettement : si nous trouvons qu’il ait raison, nous nous rangerons à son avis, autrement, nous tâcherons de l’instruire.

LACHÈS.

Continue de l’interroger, Socrate, si cela te fait plaisir ; pour moi, je l’ai déjà assez questionné.

SOCRATE.

Rien n’empêche, car je l’interroge pour moi et pour toi.

LACHÈS.

Assurément.

SOCRATE.

Dis-moi donc, Nicias, ou plutôt dis-nous, car, Lachès et moi, nous faisons cause commune, [196d] le courage est, selon toi, la science de ce qui est à craindre et de ce qui ne l’est pas ?

NICIAS.

Oui.

SOCRATE.

Et cette science ne serait pas donnée à tout le monde, puisque ni le médecin ni le devin