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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/413

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SUR LE PREMIER ALCIBIADE.

Ces commentateurs ne s’entendaient pas sur le but de l’Alcibiade. Προθέσεις οἱ μὲν ἄλλας, οἱ δὲ ἄλλας αὐτοῦ γεγράφασιν. (Pag. 17 et 18.)

Il paraît que ces commentateurs avaient considéré l’Alcibiade, les uns historiquement et relativement à Alcibiade, les autres sous le rapport de la rhétorique et de la dialectique, d’autres encore sous le rapport religieux et mythologique, parce qu’il y est traité du démon de Socrate et de la contemplation de l’essence divine. Ces trois points de vue sont en effet dans l’Alcibiade, mais non comme buts du dialogue. Car on ne peut traiter des dieux qu’en analysant l’essence divine ; la rhétorique et la dialectique sont de simples moyens ; et Platon se sert de l’histoire, et ne sert pas l’histoire.

L’Alcibiade étant le point de départ de toute philosophie, c’est sans doute pour cela, dit Proclus, que Jamblique lui donne le premier rang, le met à la tête des dix dialogues, dans lesquels, selon lui, est concentrée toute la philosophie de Platon. (Pag. 29). Mais quels sont ces dix dialogues fondamentaux, quel est leur ordre, et comment contiennent-ils tous les autres, c’est ce que nous avons expliqué ailleurs.

En vérité, nous ne savons pas où. Et M. Creuzer qui a donné, de son côté, le commentaire de Proclus n’en dit rien non plus. D’une autre part, où Jamblique a-t-il parlé de l’Alcibiade ? Est-ce dans un