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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/544

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PHÈDRE.

J’en conviens.

SOCRATE.

Maintenant de quel côté est-il le plus facile de nous faire illusion, et dans quels sujets l’art de la parole a-t-il le plus d’empire ?

PHÈDRE.

Évidemment dans ceux où il y a de l’incertitude.

SOCRATE.

Celui donc qui veut acquérir l’art de la parole doit d’abord faire méthodiquement cette distinction, et se faire une idée nette de ces deux espèces de choses, de celles on la multitude est nécessairement incertaine, et de celles où elle ne l’est pas.

[263c] PHÈDRE.

Celui-là serait bien heureux, mon cher Socrate, qui saisirait parfaitement cette distinction.

SOCRATE.

Après cela je crois qu’il faudrait, en abordant chaque sujet, reconnaître, sans illusion et d’un regard pénétrant, à quelle espèce il appartient.

PHÈDRE.

Nul doute.

SOCRATE.

Et l’amour, de quelle espèce dirons-nous qu’il soit ? des choses dont on dispute, ou non ?