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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/560

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mais l’art lui-même t’est inconnu ; et Acumènos, Tu connais les éléments de la médecine, mais non pas la médecine elle-même ?

PHÈDRE.

Assurément.

SOCRATE.

Mais que dirait Adraste[1] au doux langage, ou Périclès, s’ils entendaient parler de ces beaux artifices qui nous occupaient tout à l’heure, tels que celui de la concision ou des images, enfin toutes ces ressources du même genre que nous nous sommes promis d’examiner au grand jour ? [269b] crois-tu, qu’ainsi que toi et moi, ils se permettraient quelque propos injurieux contre ceux qui ont écrit de pareilles choses, qui les enseignent et qui les donnent pour l’art oratoire ? ou bien, comme ils sont plus sages que nous, c’est peut-

  1. Adraste, roi d’Argos et beau-père de Polynice, qui, dans une tragédie, au rapport d’Isocrate ( Panath. ), adressait à Thésée de touchantes supplications. Voyez aussi les vers de Tyrtée, III, 8. — Il est probable qu’ Adraste est mis là pour quelque rhéteur ; Ast suppose avec assez de vraisemblance que c’est Antiphon de Rhamnuse, qui s’était trouvé à peu près dans la même situation qu’Adraste, et était célèbre par le caractère de douceur et de suavité de son éloquence. Voyez la dissertation de Spann sur Antiphon, Orat. Att., t. VII, 810, éd. Reiske.