Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/584

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c’est-à-dire eh composant des écrits politiques, et s’il pense y avoir mis beaucoup de solidité et de clarté ; ce sera alors une honte pour l’auteur, soit qu’on en convienne ou non. Car ignorer absolument ce qui est vrai ou faux par rapport au juste [277e] ou à l’injuste, au mauvais ou au bon, ne peut pas ne pas être réellement très honteux, quand même la multitude entière éclaterait en applaudissements.

PHÈDRE.

Certainement.

SOCRATE.

Mais suppose un homme qui pense que dans tout discours écrit, n’importe sur quel sujet, il doit toujours y avoir beaucoup de badinage ; qu’aucun discours écrit ou prononcé, soit en vers, soit en prose, ne doit être regardé comme quelque chose de bien sérieux (à peu près comme ces morceaux qui se récitent sans discernement et sans dessein d’instruire, dans le seul but de plaire), et qu’en effet [78a] les meilleurs discours écrits ne sont qu’un moyen de réminiscence pour les hommes qui savent déjà ; suppose qu’il pense encore que dans les discours destinés à instruire, véritablement écrits dans l’âme, et qui ont pour sujet le juste, le beau et le bon, dans ceux-là seuls se trouvent réunis la clarté, la perfection et