Aller au contenu

Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/653

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

[89a] et tout ce qui appartient à l’âme doit dépendre de la sagesse ? À ce compte la sagesse est l’utile. Or, nous sommes convenus que la vertu est utile ?

MENON.

Sans contredit.

SOCRATE.

Donc nous disons que la sagesse est ou la vertu tout entière, ou une partie de la vertu.

MENON.

Tout ceci me paraît bien dit, Socrate.

SOCRATE.

Mais s’il en est ainsi, les hommes ne sont donc point bons par nature.

MENON.

Il paraît que non.

[89b] SOCRATE.

Car voici ce qui arriverait. Si les gens de bien étaient tels naturellement, nous aurions parmi nous des personnes qui feraient le discernement des jeunes gens bons par nature ; après qu’ils nous les auraient fait connaître, nous les recevrions de leurs mains, et nous les mettrions en dépôt dans l’Acropolis, sous un sceau, comme on fait pour l’or[1], et avec plus de soin encore,

  1. Bœck’s Staatshaushaltung der Athener. I, p. 473 ; II, p. 203.