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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/718

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LE BANQUET.

tout ce que je puis improviser pour toi sur l’amour. »

Pausanias ayant fait ici une pause (et voilà un de ces jeux de mots qu’enseignent nos sophistes), c’était à Aristophane à parler ; mais il en fut empêché par un hoquet qui lui était survenu, apparemment pour avoir trop mangé, ou pour quelque autre raison. [185d] Il s’adressa donc au médecin Éryximaque, auprès de qui il était, et lui dit : Il faut, Éryximaque, ou que tu me délivres de ce hoquet, ou que tu parles pour moi jusqu’à ce qu’il ait cessé. — Je ferai l’un et l’autre, répondit Éryximaque, car je vais parler à ta place, et tu parleras à la mienne quand ton incommodité sera finie ; elle le sera bientôt si tu veux retenir quelque temps ton haleine pendant que je parlerai, et, si cela ne suffit pas, il faut te gargariser la gorge [185e] avec de l’eau. Si le hoquet était trop violent, prends quelque chose pour te frotter le nez une ou deux fois et te procurer l’éternuement : il cessera infailliblement, quelque violent qu’il puisse être. — Commence toujours, dit Aristophane. — Je vais le faire, dit Éryximaque, et il s’exprima ainsi :

« Pausanias a dit de très-belles choses ; mais, comme il me semble qu’il ne les a que commencées et qu’il ne les a pas [186a] assez approfondies vers