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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/828

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nent sans cesse, sans être jamais substantiellement, γένεσις, τὸ μὴ ὄν, τὰ μὴ ὄντα. Par opposition aux phénomènes, l'εἶδος αὐτὸ καθ' αὑτό, l'idée eh soi, est la vraie essence, οὐσία, τὸ ὂν ὄντως, et elle Féside dans le λόγος θεῖος ou l'intelligence absolue, par delà l'intelligence finie de l'homme et là région inférieure de ce monde.

Mais l'idée ne reste point et ne peut rester à l'état absolu dans le sein de l'éternelle intelligence. Comme elle est cause en même temps qu'elle est essence et attribut substantiel, elle entre par sa propre force et l'énergie dont elle est douée, dans l'action et le mouvement, et elle passe dans l'humanité et dans la nature. Elle n'est plus alors εἶδος αὐτὸ καθ' αὑτό, mais elle devient εἶδος dans l'esprit humain, et εἶδος dans la nature ; elle est là ce qu'il y a d'absolu mêlé au relatif. Dans l'esprit humain εἴδος est l'idée générale, car c'est toujours une notion de généralité qu'il faut attacher à ce mot. Or, la généralité est précisément ce sans quoi il n'y a pas de véritable connaissance possible. En effet, sans généralité, pas de définition; car d'abord toute définition emporte l'idée de l'être, laquelle est essentiellement générale : ensuite toute définition se fait nécessairement per genus, aussi bien que per differentiam, l'élément de la différence supposant toujours un élément général, qui