Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/837

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PAGE 153. — De n'y faire entrer que des choses dont celui qui est interrogé avoue qu'il est instruit.

... Ἐρωτώμενος. BEK.K., p. ibid.

Grou paraît avoir lu ἐρόμενος, car il traduit : celui qui interroge. Cornaro, Buttmann et Schleiermacher proposent aussi ἐρόμενος ; Ficin : qui rogat. En effet, c'est Menon qui interroge ; et si Socrate fait entrer dans ses réponses des choses dont ne convient pas celui qui l'interroge, il trouble de plus en plus la discussion au lieu de l' éclairer. Malgré cette raison, Bekker a conservé ἐρωτώμενος avec tous les manuscrits, et Ullrich, après Gedicke, maintient cette leçon. Ullrich pense que, dans cet endroit du discours de Socrate, il n'est plus question de savoir qui a interrogé précédemment, et que ce passage doit être pris en lui-même comme exprimant un principe général. Or, le principe général est que le maître, celui qui interroge, ne doit faire entrer dans ses interrogations que des choses dont le disciple, celui qui est interrogé, avoue qu'il est instruit. Et il importe peu qui, du maître ou du disciple, a pris l'initiative de l'interrogation ; car dans la méthode de Socrate, l'interrogeant devient toujours l'interrogé, et le vrai maître, qu'il ait été d'abord interrogé ou interrogeant, finit toujours par interroger,