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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/911

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avant les livres des pythagoriciens proprement dits , il est évident pour moi que la manière dont Platon se sert des données pythagoriciennes, dans le Phèdre, montre un jeune homme encore dominé par la première impression d une grande doctrine, plutôt qu’un maître qui la possède et la développe profondément. Parmi les poètes que Platon accuse de n’avoir pas dignement célébré le lieu au-dessus du ciel, on place avec raison Parménide, dont le système roule sur la différence de l’être et du non-être, du monde intellectuel, qui seul existe, et du monde des apparences sensibles.est possible aussi que Platon ait eu en vue Empédocle et ses deux mondes, l’un intellectuel, l’autre sensible. Quand on admettrait avec Schleiermacher que le fragment de Philolaüs cité par Stobée (Ecl. phys., ed. Heeren, I, 48*8) n’est nullement authentique, ce qui est plus que vraisemblable, il ne serait pas moins vrai que le fond des idées en est philolaïque, et, dans ce cas, l’olympe de ce fragment ressemblerait assez à la plaine céleste du mythe de Platon. Mais Platon a fort raison de trouver crue jusqu’alors on n’avait pas célébré dignement ce lieu; car il est vraiment le premier qui ait ôté l’apparence astronomique que lui avaient donnée les pythagoriciens, réalisé et rempli, pour ainsi dire, le vide de l’abstraction de l’être des éléatiques, en sub-