Aller au contenu

Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/947

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
493
ADDITIONNELLES.

solue avec celui du mythe du Phèdre. Dans l’un, tout est obscur par l’éclat même des images ; dans l’autre, les images, qui sont sobrement employées, y participent de la lumière des idées présentées dans leur ordre successif et vraiment analytique, et sous leurs formes véritables.

Sur la doctrine des démons, dont il est question dans le discours de Diotime, voyez l’Épinomis, et surtout le commentaire de Proclus sur le premier Alcibiade, dont une partie peut servir de commentaire à cet endroit du Banquet. Proclus y soutient que Platon a puisé ce qu’il dit ici sur l’amour, comme démon intermédiaire entre l’homme et Dieu, dans la doctrine orphique, et il cite des vers d’Orphée où l’amour est appelé μέγας δαίμων. Voyez l’édition de Creuzer, p. 46-66, ou la mienne, tom. II, p. 180. Je penche aussi à croire avec Proclus, et en général avec les Alexandrins, qu’en effet le fond des idées platoniciennes a été puisé dans la doctrine pythagoricienne et les traditions orphiques. On dit que Proclus avait fait un livre intitulé : Accord d’Orphée, de Pythagore et de Platon. Je souscrirais volontiers à tout ce qu’annonce un pareil titre, pourvu qu’après l’accord on signalât les différences.