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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/124

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HERMOGÈNE.

Ni moi non plus, assurément.

SOCRATE.

Laissons donc cela : ou bien, veux-tu que nous le tentions et y fassions de notre mieux, quelque peu de succès que nous devions espérer, en nous expliquant bien d’avance, comme nous l’avons déjà fait pour les dieux ? Sans rien savoir de la vérité, nous voulions seulement, disions-nous, essayer d’interpréter les opinions des hommes à leur égard ; de même à présent, disons-nous à nous-mêmes que si nous devons jamais, nous ou d’autres, parvenir à des résultats satisfaisants sur cette question, ce ne peut être que par le moyen dont nous avons parlé. Mais enfin il faut, comme on dit, nous y employer de toutes nos forces. Que t’en semble ?

HERMOGÈNE.

Je suis tout à fait de ton avis.

SOCRATE.

Il peut sembler ridicule, Hermogène, de dire que des lettres, des syllabes, fassent connaître les choses par imitation. Il faut bien, pourtant, qu’il en soit ainsi. Nous n’avons rien de mieux à dire sur la vérité des mots primitifs, à moins de faire comme les auteurs de tragédies, qui ont recours dans l’embar-