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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/129

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l’heure, en m assurant que les noms ont une propriété naturelle, sans expliquer en quoi elle consiste ; de sorte que je ne pouvais découvrir si c’était à dessein ou malgré lui qu’il en parlait en termes si obscurs. Maintenant, Cratyle, tu vas me déclarer devant Socrate, si tu admets ce qu’il vient d’avancer sur ce sujet, ou si tu as quelque chose de mieux à nous dire ; en ce cas, parle, afin de t’instruire par les réponses de Socrate, ou de nous instruire toi-même tous les deux.

CRATYLE.

Quoi donc, Hermogène, te semble-t-il aisé d’apprendre ou d’enseigner si vite quelque chose que ce soit, et surtout une chose qui paraît être des plus grandes et des plus ardues ?

HERMOGÈNE.

Non, sans doute, je ne le pense pas ; mais j’aime ce mot d’Hésiode : c’est toujours la peine d’ajouter peu de chose à peu de chose[1]. Si donc il t’est possible de nous aider tant soit peu, ne t’y refuse pas, de grâce, et rends-nous ce service, à Socrate et à moi.

SOCRATE.

D’abord, Cratyle, je ne prétends, quant à moi,

  1. Hésiode, Trav. et Jours, v. 359.