Aller au contenu

Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

SOCRATE.

En ce cas, si l’on parle en ne consultant que sa propre opinion sur la manière de parler, parlera-t-on bien ? N’est-il pas vrai que l’on ne peut parler véritablement qu’autant que l’on dit les choses comme la nature veut qu’on les dise et qu’elles soient dites, et avec ce qui convient pour cela, tandis qu’autrement on se trompera et on ne fera rien de bon ?

HERMOGÈNE.

Je le crois ainsi.

SOCRATE.

Nommer[1], n’est-ce pas une partie de l’action de parler ? C’est en nommant que l’on parle.

HERMOGÈNE.

Certainement.

SOCRATE.

Nommer est donc une action, puisque nous sommes convenus que parler est une action qui se rapporte aux choses ?

HERMOGÈNE.

Oui.

SOCRATE.

Et nous avons dit que les actions ne dépendent pas de nous, mais qu’elles ont en elles-mêmes leur nature propre ?

  1. Nommer doit ici s’entendre de l’emploi des verbes aussi bien que des noms.