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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/232

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L’ÉTRANGER.

Je ne veux ni disputer ni badiner ; je suppose quelque auditeur de Parménide obligé de rendre compte, sérieusement et après mûre réflexion, du légitime emploi de ce mot, ce qui n’est pas, croyons-nous qu’il saurait où et à quoi l’appliquer ?

THÉÉTÈTE.

Voilà une question difficile, et, je puis dire, tout-à-fait insoluble pour moi.

L’ÉTRANGER.

Toujours est-il certain que le non-être ne doit être attribué à aucun être.

THÉÉTÈTE.

Nécessairement.

L’ÉTRANGER.

Si le non-être ne peut pas être attribué à l’être, il ne devra pas non plus être attribué à quelque chose.

THÉÉTÈTE.

Comment cela ?

L’ÉTRANGER.

N’est-il pas évident que ce mot quelque chose, nous le disons toujours d’un être ; car le prendre seul, séparé de tous les êtres et comme tout nu, cela serait impossible, n’est-il pas vrai ?