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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/612

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PARMÉNIDE.

rapport à laquelle il était plus vieux auparavant ? — Oui, il devient plus jeune. — Or, si l’un devient plus jeune, les autres choses ne deviendront-elles pas, par rapport à l’un, plus vieilles qu’auparavant ? — Assurément. — Ce qui est plus jeune par naissance devient donc plus vieux par rapport à ce qui est né avant lui et qui est plus vieux. Sans être jamais plus vieux que lui, il devient toujours plus vieux que lui ; car celui-là gagne toujours en jeunesse par rapport à celui-ci, et celui-ci en vieillesse. [155a] Réciproquement, le plus vieux devient toujours plus jeune que le plus jeune, car ils vont en sens contraire, et par conséquent ils deviennent toujours le contraire l’un de l’autre. Le plus jeune devient plus vieux que le plus vieux, et le plus vieux plus jeune que le plus jeune ; mais il n’y aura jamais un moment où ils le soient devenus ; car, s’ils l’étaient devenus, ils ne le deviendraient plus, ils le seraient. Or, ils deviennent à présent et plus vieux et plus jeunes l’un que l’autre ; l’un devient plus jeune que les autres choses, en tant qu’il nous est apparu comme plus vieux et comme né plus tôt, tandis que les autres choses deviennent plus vieilles que l’un, en tant qu’elles sont nées plus tard. [155b] Et le même raisonnement s’applique aux autres choses par rapport à l’un, en tant qu’elles se sont présentées à nous comme