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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/808

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CRITIAS.

prépès. Les fils de Neptune et leurs descendants demeurèrent dans ce pays pendant une longue suite de générations, et leur empire s’étendait sur un grand nombre d’autres îles, et même en deçà du détroit, comme nous l’avons déjà dit, jusqu’à l’Égypte et la Tyrrhénie. La postérité d’Atlas se perpétua toujours vénérée ; le plus âgé de la race laissait le trône au plus âgé de ses descendants, et ils conservèrent ainsi le pouvoir dans leur famille pendant un grand nombre de siècles. Ils avaient amassé plus de richesses qu’aucune royale dynastie n’en a possédé ou n’en possédera jamais ; enfin, ils avaient en abondance dans la ville et dans le reste du pays tout ce qu’ils pouvaient désirer. Bien des choses leur venaient du dehors, à cause de l’étendue de leur empire ; mais l’île produisait elle-même presque tout ce qui est nécessaire à la vie ; d’abord tous les métaux solides et fusibles ; et ce métal même dont nous ne connaissons aujourd’hui que le nom, l’orichalque[1] était alors plus qu’un vain nom ; on en trouvait des mines dans plusieurs endroits : après l’or, c’était le plus précieux des métaux. L’île fournissait aux arts tous les matériaux dont ils ont besoin. Elle nourrissait un grand nombre d’animaux domestiques et de bêtes

  1. Sur l’orichalque des anciens, voyez Beckman, sur le livre d’Aristote, des choses merveilleuses, p. 132.