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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/837

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TIMÉE DE LOCRES.

Après avoir composé l’âme humaine des mêmes éléments que l’âme du monde et suivant la même proportion, il la donna en partage à l’essence du divers ; celle-ci prenant la place de Dieu pour la formation des animaux mortels et éphémères, y fit entrer, comme par infusion, des âmes empruntées à la lune, au soleil et aux autres planètes qui se meurent dans la région du divers[1] ; mais elle ajouta une parcelle de la nature du même, qu’elle mêla à la partie raisonnable de l’âme, pour être une image de la sagesse dans les hommes qui en ont reçu une meilleure part. Il y a en effet dans les âmes humaines une partie raisonnable et intelligente, et une autre sans raison et sans sagesse : ce que la partie raisonnable a de meilleur lui vient de l’essence du même ; ce qu’elle a de pire, de l’essence du divers. Toute la partie raisonnable réside dans la tête ; de sorte que les autres parties de l’âme et du corps lui sont soumises comme au maître du logis. Dans la partie privée de raison, la colère est auprès du cœur, et les passions auprès du foie. Le principe et la racine du corps est la moelle cérébrale ; c’est en elle que réside la suprématie. Le reste de cette

  1. L’essence du divers, qui se meut au-dessous de l’essence du même, est divisée en sept parties qui forment l’orbite des sept planètes.