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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/994

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LETTRE III.

sophes qui sont auprès de toi. Je le dis et je le répète depuis longtemps, aucun d’eux ne peut t’être comparé ni pour la force du génie ni pour le talent de discuter ; et s’ils te cèdent dans la dispute, ce n’est pas volontairement, comme quelques personnes le croient, mais bien malgré eux : et il me semble que tu t’es assez servi d’eux et que tu les as suffisamment enrichis. Je n’en dirai pas davantage ; c’est déjà trop sur de pareilles gens. [314e] Si Philistion va en Sicile, profites-en ainsi que de Speusippe, que tu nous renverras ; ce dernier a même besoin de toi. Pour Philistion, j’ai sa promesse, si tu lui en laisses le loisir, qu’il viendra tout de suite à Athènes. Tu as bien fait de le tirer des carrières, et il est superflu que je m’intéresse auprès de toi pour ses amis et pour Hégésippe, fils d’Ariston, [315a] puisque tu m’as écrit que si tu apprenais qu’on fît la moindre injustice à l’un ou aux autres, tu ne le souffrirais pas. Il faut rendre justice à Lysiclide : il est le seul de ceux qui sont passés de Sicile à Athènes qui rende compte de notre liaison sans blesser la vérité ; il ne cesse d’en parler en termes avantageux et tout à fait honorables.



LETTRE III.

Platon à Denys.

Tu me demandes si je ne [315b] ferais pas mieux de me servir au commencement de mes lettres de la formule ordinaire « sois heureux », au lieu de celle-ci : « bonheur