Aller au contenu

Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome XIII, 1.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
lxx
NOTICES

II

LETTRES À DENYS

Quatre lettres nous renseignent sur les rapports de Denys et de Platon : deux, la 13e et la 2e, supposées écrites après le second voyage du philosophe en Sicile, témoignent de relations confiantes et même assez intimes. Platon parle en sage conseiller, en homme d’affaires aussi, qui prend à cœur les intérêts du prince sicilien ; il met en garde son disciple contre tout ce qui pourrait nuire à sa réputation ; il précise la nature des liens d’amitié qui doivent les unir tous deux : le thème de la 2e lettre πῶς χρὴ ἔχειν ἐμὲ καὶ σὲ est en partie également celui de la 13e.

Le ton de la 1re et de la 3e est tout autre. La situation a bien changé. Platon, après un troisième séjour malheureux en Sicile, a regagné Athènes définitivement. La rupture avec le tyran est complète et ces deux dernières lettres sont pleines de récriminations et de reproches. Le philosophe, rappelant à Denys son indigne conduite, se disculpe lui-même et abandonne désormais son infidèle disciple à sa malheureuse destinée.

Lettre XIII.

La date.

Si l’on suppose l’authenticité des lettres II et XIII, un détail permet de conjecturer que la 2e est postérieure à la 13e. Tandis que dans la 2e, en effet, il est question de Polyxène comme d’un personnage bien connu de Denys et qui séjourne auprès du tyran (314 d), dans la 13e, le même Polyxène est présenté au prince comme un homme dont apparemment celui-ci entend parler pour la première fois (360 c).

La lettre est censée écrite au printemps de 366. Dion avait été banni de Syracuse, mais pour un temps, déclarait Denys. Platon n’aurait cependant peut-être pas quitté la Sicile sans la guerre qui mit aux prises à cette époque la Sicile et la Lucanie. Il partit donc, mais après avoir fait ses conventions avec le tyran au sujet de son retour et du rappel de Dion.