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MINOS OU SUR LA LOI

Socrate. — N’est-ce pas que les gens compétents n’écrivent pas sur le même sujet tantôt une chose, tantôt une autre ?

Le disciple. — Non.

Socrate. — Jamais non plus, ils ne porteront sur les mêmes matières des prescriptions différentes ?

Le disciple. — Non certes.

Socrate. — Si donc nous voyons, où que ce soit, des gens faire ainsi, dirons-nous que ceux qui procèdent de cette façon sont compétents ou incompétents ?

Le disciple. — Incompétents.

Socrate. — En toute chose, n’est-ce pas ce qui est correct que nous appelons légal, qu’il s’agisse de médecine, de cuisine ou de jardinage ?

Le disciple. — Oui.

cSocrate. — Et ce qui n’est pas correct, nous nierons que ce soit légal ?

Le disciple. — Nous le nierons.

Socrate. — C’est donc illégal.

Le disciple. — Nécessairement.

Socrate. — Par conséquent, même dans les écrits qui traitent du juste et de l’injuste, et d’une manière générale de l’organisation de la cité et de la façon de la gouverner, tout ce qui est correct est loi royale ; non, ce qui ne l’est pas et qui paraît loi aux ignorants, car, en fait, c’est illégal.

Le disciple. — Oui.

Socrate. — Nous avons donc eu raison de convenir que la loi est dla découverte de ce qui est.

Le disciple. — Il le paraît.

Socrate. — Mais portons encore notre attention sur ce point de notre sujet : qui est compétent pour distribuer en terre les semences ?

Le disciple. — L’agriculteur.

    composés en grand nombre. Tout ce qui est du ressort de l’activité humaine fut soumis à des préceptes, et, si possible, ramené à des principes, la préparation des repas, comme l’exécution des œuvres d’art, l’exercice de la promenade, comme la direction des opérations militaires » (Les Penseurs de la Grèce, II, p. 476). On sait, en effet, que Démocrite composa un livre sur l’agriculture (Diog. Laërce, IX, 48), et Platon, dans Gorgias (518 b), fait allusion à un certain Mithaecos qui avait écrit un traité sur la cuisine sicilienne.