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Page:Plotin - Ennéades, t. II.djvu/291

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LIVRE NEUVIÈME.


procèdent d’elle (c’est-à-dire les âmes) se trouvent divisées, l’Âme universelle est le principe de cette division en plusieurs âmes. C’est pour cette raison que Platon dit que la division est l’œuvre d’un troisième principe, qu’elle réside en un troisième principe qui a conçu ; or, concevoir n’est pas la fonction propre de l’Intellígence ; c’est celle de l’Âme qui a une action divisible dans une nature divisible.

2. Coment l’âme s’élève au monde intelligible[1].

II. La totalité d’une science se divise en propositions particulières, sans être cependant morcelée ni fragmentée : car chaque proposition contient en puissance toute la science, où le principe est identique à la fin[2]. De même, il faut se mettre dans une disposition telle que chacune des facultés qu’on possède en soi devienne aussi une fin et un tout ; il faut enfin ramener toutes les choses qu’on a en soi à ce qu’on a de meilleur dans sa nature [c’est-à-dire à l’intelligence]. Quand on y est parvenu, on habite là-haut : car, lorsqu’on possède l’intelligible, on le touche par ce qu’on a de meilleur en soi[3].

  1. « Hactenus consideratio prima, quæ Intellectum mundi opificem declaravit. Secunda vero consideratio tractat quomodo anima in universum hunc Intellectum transferre se possit, videlicet, si anima, quemadmodum multiplices sensus colligit in unum imaginationis sensum, sic imaginationes inter se longe diversas in unam colligat communem regulam rationis ; deinde varios rationis nostræ discursus ad stabilem redigat intelligentiæ normam, intellectu pro viribus tota formetur suo, per quem universo formabitur Intellectu totius opifice mundi. Potest autem id in gradibus vitæ fieri, quandoquidem fit idem in ipsis scientiæ gradibus. » (Ficin.)
  2. Porphyre attribue cette comparaison à Nicolas de Damas. Voy. Des Facultés de l’âme, t. I, p. XCII. Voy. aussi l’Enn. IV, liv. IX, § 5.
  3. Pour le développement de cette pensée, Voy. Porphyre, Principes de la théorie des intelligibles, § XLIV, t. I, p. LXXXIV.