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Page:Plotin - Ennéades, t. II.djvu/432

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QUATRIÈME ENNÉADE.


entre elles les choses qui se trouvent soit dans la terre, soit dans les autres éléments. Tous ces points semblent mériter d’être discutés chacun en particulier.

Les beaux-arts, tels que l’architecture et les autres arts du même genre, atteignent leur but par leurs propres forces. La médecine, l’agriculture, et les autres professions analogues, obéissent aux lois de la nature, et secondent la production de ses œuvres pour que celles-ci soient ce qu’elles doivent être. Quant à la rhétorique, à la musique, et aux arts d’agrément qui, en modifiant les affections des hommes[1], les rendent meilleurs ou les dépravent, il y a lieu de chercher combien il existe d’arts de ce genre et quelle est leur puissance. Enfin, dans toutes ces choses, il faut examiner ce qui peut nous être utile pour la question que nous traitons, et, autant que c’est possible, découvrir les causes des faits.

Le cours des astres agit en disposant de différentes manières d’abord les astres et les choses que le ciel contient, puis les êtres terrestres dont il modifie non-seulement les corps, mais encore les âmes ; il est également évident que chaque partie du ciel exerce de l’influence sur les choses terrestres et inférieures. Nous verrons plus loin si les choses inférieures exercent à leur tour quelque action sur les choses supérieures. Pour le moment, accordant que les faits admis par tous ou du moins par la plupart sont ce qu’ils paraissent être, nous avons à essayer d’expliquer comment ils sont produits, en remontant à leur origine. Il ne faut pas dire en effet que toutes choses ont pour causes le chaud et le froid seulement, avec les autres qualités qu’on nomme les qualités premières des élé-

  1. Il y a dans le texte : αλλοιούσας. Ficin traduit : « Quæ potissimum inter se discrepant ; » et Creuzer : « Quod aliter, atque adhuc affecti erant animi, eos afficiunt. » C’est ce second sens que nous avons adopté.