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Page:Plotin - Ennéades, t. II.djvu/458

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LIVRE CINQUIÈME.
QUESTIONS SUR L’ÂME[1].
TROISIÈME PARTIE.

I. Comme nous avons différé de rechercher s’il est possible de voir sans un milieu[2], tel que l’air ou ce qu’on appelle le corps diaphane[3], nous allons maintenant examiner cette question.

Nous avons déjà dit que l’âme ne peut voir et sentir en général que par l’intermédiaire d’un corps[4] : car, lorsqu’elle est complètement séparée du corps, elle vit dans le monde intelligible. Comme sentir consiste à percevoir, non les choses intelligibles, mais seulement les choses sensibles, il faut que l’âme, étant en quelque sorte en contact avec les choses sensibles, ait avec elles un rapport de connaissance ou d’affection au moyen d’intermédiaires qui possèdent une nature analogue ; c’est pourquoi la connaissance des corps s’acquiert au moyen d’organes corporels[5]. Par ces organes, qui sont liés ensemble

  1. Ce livre est la continuation du précédent. Il a pour objet de résoudre cette question : Comment s’exercent la vue et l’ouïe ? Pour les autres Remarques générales, Voy. les Éclaircissements sur ce livre à la fin du volume.
  2. Voy. ci-dessus, liv. IV, § 23, p. 367.
  3. C’est la théorie d’Aristote. Voy. son traité De l’Âme, II, 7.
  4. Voy. ci-dessus, liv. IV, § 23, p. 363.
  5. Voy. ci-dessus, p. 365.