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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/44

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SIXIÈME ENNÉADE, LIVRE IV.


elle est la puissance. Si une chose qui était d’abord en puissance arrive à prendre une forme, le mouvement est la production d’une forme. Si une chose passe à l’acte, le mouvement est une simple forme de la puissance. Le mouvement est donc une forme active, et, quand il produit quelque autre chose, il est cause des autres formes. Le caractère commun de l’altération, de l’accroissement, de la génération et du déplacement dans le lieu, c’est de rendre l’objet autre qu’il n’était.

(XXIII) Le mouvement, image de la vie dans les choses sensibles, les stimule et les presse de changer sans cesse d’état, d’action, de modification, de forme. La puissance motrice est invisible et ne se révèle que par ses effets. Le mouvement n’est exclusivement ni dans le moteur ni dans le mobile, mais il sort du moteur pour passer dans le mobile. Le mouvement doit donc être étudié non-seulement dans les choses où il est produit, mais encore dans celles qui le produisent ou le transmettent.

(XXIV) Les différences qu’admet le mouvement de déplacement tiennent à des circonstances extérieures (comme monter, descendre), ou à la figure qu’il décrit (mouvement rectiligne, circulaire).

(XXV) La composition, qui consiste à rapprocher une chose d’une autre, et la décomposition, qui implique leur séparation, sont des mouvements d’un genre spécial. On y trouve cependant, sous certains rapports, soit le mouvement de déplacement, soit l’altération, soit la raréfaction et la condensation.

(XXVI) La division du mouvement en espèces doit reposer sur la nature des forces, qu’on distinguera en animées et en inanimées, ou sur le mode de sa production, qui implique la nature, l’art ou la volonté.

(XXVII) La stabilité est propre au monde intelligible. Dans les choses sensibles, on ne trouve que le repos, lequel n’est que la privation et la négation du mouvement, qui seul ici est une chose positive.

On a déjà dit ci-dessus que l’action et la passion sont des mouvements.

Relation. — Quant à la Relation, c’est une habitude, une manière d’être d’une chose à l’égard d’une autre. On peut diviser les relatifs suivant la méthode des anciens.


LIVRE QUATRIÈME.
L’ÊTRE UN ET IDENTIQUE EST PARTOUT PRÉSENT TOUT ENTIER, I.

(I) La question traitée dans ce livre est : Comment se fait-il que l’Âme universelle, qui est incorporelle, inétendue, puisse se répandre dans l’espace, soit avant que les corps soient formés, soit en même temps qu’ils sont formés ?

(II-III) L’Être premier est le véritable universel. Principe qui fait subsister et qui meut le monde sensible, il est partout ; mais, comme il est lui-même ce