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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/638

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CINQUIÈME ENNÉADE, LIVRE I.


Providence universelle (t. II, p. 21 ; t. III, p. 406, 414). Comme l’univers est une image aussi parfaite que possible de l’Intelligence divine, il est bon, et le mal qui s’y trouve n’est que le moindre degré du bien (t. II, p. 26-36. Voy., pour la théorie complète du mal, t. II, p. 508-509).

À un autre point de vue, l’Intelligence est encore, en sa qualité de modèle du monde sensible, le type de la Beauté. Les idées ou formes substantielles renferment au degré le plus éminent toutes les perfections dont nous admirons l’image dans les objets sensibles (t. III, p. 117-131), et elles brillent de la grâce qu’elles reçoivent du Bien (t. III, p. 441-454) : car le Bien est la source de toute beauté parce qu’il est la Beauté transcendante (t. III, p. 89-90, 471).

IV. Première hypostase, l’Un et le Bien. La première hypostase, ὑπόσταση ἡ πρώτη (hupostasis hê prôtê), est réellement ineffable, et l’on ne peut indiquer ce qu’elle est qu’en disant ce qu’elle n’est pas (t. I, p. 256 ; t. III, p. 80, 543). Pour nous désigner à nous-mêmes ce principe autant que la chose est possible, nous l’appelons l’Un, τὸ ἕν (to hen), et le Bien, τὸ ἀγαθόν (to agathon), ou encore le Premier, τὸ πρώτον, et l’Absolu, τὸ αὔταρϰες (to autarkes) (t. I, p. 257 ; t. II, p. 248-249).

1° L’Un est souverainement simple et indivisible (t. I, p. 257 ; t. III, p. 26, 57, 547-548). À ce titre, il est supérieur à l’Intelligence et à l’Être (t. II, p. 529 ; t. III, p. 53-61, 66-68, 76-80, 89-93, 95-99). Il est au-dessus de toutes les choses et leur donne leur forme en les faisant participer à l’unité (t. III, p. 77-78, 523). Il est partout et nulle part, ou plutôt il est ce qu’on nomme partout et de toutes parts (t. II, p. 243-244 ; t. III, p. 85, 523). Il est infini, parce qu’il est affranchi de toute détermination et qu’il possède une puissance incommensurable (t. III, p. 80, 88, 511, 548). Il est unique, parce qu’il est meilleur que toutes choses (t. III, p. 507, 510). Il possède ainsi le rang suprême, ou plutôt il est suprême (ὑπέρτατος (hupertatos)), parce qu’il a toutes choses sous sa dépendance (t. III, p. 523-524). Il est la raison une qui embrasse tout, le nombre un ; ou bien encore, il est le dehors, parce qu’il comprend tout, et le dedans, parce qu’il est la profondeur la plus intime de tout (t. III, p. 527) ; en un mot, il est le principe dont toutes choses procèdent par le rayonnement, par la surabondance et l’effusion de sa puissance (t. II, p. 230-234 ; t. III, p. 17, 26-27, 57, 547) ; il est la suprême réalité (t. III, p. 88) ; c’est sur lui que sont édifiées toutes choses (t. III, p. 549).

Pour s’élever à lui, il faut ramener l’âme à l’unité (t. III, p. 544), et le saisir par une sorte de contact intellectuel ; on sait qu’on l’a vu quand une lumière soudaine a éclairé l’âme (t. III, p. 62, 75, 83, 477, 561-563). Cette vision plonge l’âme dans le ravissement