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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/640

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CINQUIÈME ENNÉADE, LIVRE I.


ligence. L’Intelligence à son tour a engendré l’Âme, et l’Âme a engendré ce qui est inférieur à l’ordre des choses divines (t. III, p. 13-18, 87). Mais ce qui est engendré est toujours moins parfait et moins simple que ce qui l’engendre, et la génération des choses offre ainsi une procession descendante (t. I, p. 129 ; t. III, p. 59, etc.).

Une autre loi également universelle, c’est que l’être qui est engendré se tourne vers son principe générateur pour en recevoir la forme qui le détermine et qui constitue sa perfection. Par une progression ascendante qui constitue le retour à l’Un (t. II, p. 293), la matière reçoit sa forme de l’Âme ; l’Âme, de l’Intelligence ; et l’intelligence, du Principe qui n’a aucune espèce de forme (t. III, p. 460462, 467), c’est-à-dire du Bien qui, étant l’objet du désir, doit être le plus désiré et le plus aimé, précisément parce qu’il n’a aucune figure ni aucune forme (t. III, p. 469-470). C’est ainsi que toutes choses dépendent du Bien à des degrés divers, immédiatement ou médiatement (t. III, p. 490). Pour les rapports de l’âme humaine avec les trois hypostases divines, Voy. t. I, p. 44-45 ; t. II, p. 576-577 (résumé) ; t. III, p. 23-24.

§ II. mentions et citations qui ont été faites de ce livre.

À cause de son importance, ce livre a été longuement cité par plusieurs Pères de l’Église, surtout par Eusèbe (Voy. t. III, 9, 13, notes), et par saint Cyrille (Voy. t. III, p. 5, 6, 8, 14, 15, 19, 20, notes). Il a été mentionné aussi par Théodoret (Voy. t. I, p. 257, note). Saint Augustin lui a fait quelques emprunts (Voy. t. III, p. 4, 6[1]), et s’est livré à un examen sommaire de la théorie

  1. Pour que le lecteur puisse mieux juger l’imitation que saint Augustin a faite d’un beau passage de Plotin, imitation dont nous avons cité seulement les premières lignes ci-dessus (p. 6), nous allons donner ici ce morceau in extenso :

    « Si cui sileat tumultus carnis, sileant phantasiæ terræ et aquarum et aeris, sileant et poli, et ipsa sibi anima sileat, et transeat se non cogitando, sileant somnia et imaginariæ revelationes, omnis lingua et omne signum, et quidquid transeundo fit, si cui sileat omnino ; quoniam si quis audiat, dicunt hæc omnia : Non ipsa nos fecimus, sed fecit nos qui manet in æternum ; his dictis si jam taceant, quoniam erexerunt aurem in eum qui fecit ea, et loquatur ipse solus, non per ea, sed per seipsum, ut audiamus verbum ejus, non per linguam carnis, neque per vocem angeli, nec per sonitum nubis, nec per ænigma similitudinis, sed ipsum quem in his amamus, ipsum sine his audiamus, sicut nunc extendimus nos et rapida cogitatione attingimus œternam Sapientiam super omnia manentem ; si continuetur hoc, et subtrahantur aliæ visiones longe imparte generis, et hœc una rapiat, et absorbeat, et recondat in interiora gaudia spectatorem suum, ut talis sit sempiterna