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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/701

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SAINT BASILE.

et de l’amour des femmes qui fascinent les regards des âmes vulgaires ; elle doit enfin être plongée dans un recueillement profond, faire taire autour d’elle, non-seulement l’agitation du corps qui l’enveloppe et le tumulte des sensations, mais encore tout ce qui l’entoure.

Que tout se taise donc, et le ciel, et la terre, et la mer, et les êtres raisonnables qui y vivent. Que l’âme se représente alors toutes ces choses remplies par l’Esprit-Saint qui se tient au-dessus d’elles, qui de tous côtés déborde sur elles, s’y répand, les pénètre intimement et les illumine. » En effet, L’Esprit du Seigneur a rempli la terre entière, et ce qui contient tout a la connaissance de Dieu. « L’Esprit-Saint brille sur tous ceux qui en sont dignes. Comme les rayons du soleil éclairent et dorent un nuage sombre, de même l’Esprit-Saint, descendant dans le corps de l’homme, l’a tiré de l’inertie, lui a donné et la vie, et l’immortalité, et la sainteté. Mû éternellement par l’Esprit-Saint, ce corps est devenu un être saint ; et la présence de l’Esprit-Saint a fait un prophète, un apôtre, un ange divin, de l’homme qui n’était auparavant que terre et que cendre.


PLOTIN.

aux objets qui fascinent les regards des âmes vulgaires, être plongée dans un recueillement profond, faire taire autour d’elle non-seulement l’agitation du corps qui l’enveloppe et le tumulte des sensations, mais encore tout ce qui l’entoure. Que tout se taise donc, et la terre, et la mer, et l’air, et le ciel même. Que l’âme se représente alors la grande Âme qui de tous côtés déborde dans cette masse immobile, s’y répand, la pénètre intimement et l’illumine comme les rayons du soleil éclairent et dorent un nuage sombre. C’est ainsi que l’Âme, en descendant dans le monde, a tiré ce grand corps de l’inertie où il gisait, lui a donné le mouvement, la vie et l’immortalité. Mû éternellement par une puissance intelligente, le ciel est devenu un être plein de vie et de félicité ; et la présence de l’Âme a fait un tout admirable de ce qui n’était auparavant qu’un cadavre inerte, eau et terre, ou plutôt ténèbres de la matière, non-être, objet d’horreur pour les dieux, comme dit le poëte. »